La situation géopolitique actuelle a des implications économiques majeures à l’échelle mondiale. Les tensions entre les grandes puissances, les conflits en cours principalement en Ukraine ou dans la bande de Gaza et les décisions politiques qui y sont liées ont un impact significatif sur les marchés financiers, le commerce international et la croissance économique. Nous subissons un environnement géopolitique et pour le moins complexe. En suisse, ce sont non seulement les exportations qui sont impactées mais également les investissements, les coûts de l’énergie et le prix des matières premières dont nous dépendons à l’importation.

Malgré tous ces défis, la Suisse a réussi à atteindre une croissance économique soutenue en 2023, contrastant sur certains aspects avec les prévisions et les autres pays européens. Le produit intérieur brut (PIB) du pays a continué de croître (1,3% contre 2,5% en 2022), grâce à une demande intérieure robuste, à des exportations résistantes et à un secteur des services florissant. Cette réussite est indubitablement due à la résilience économique et à la capacité d’adaptation de nos entreprises. La situation est plus difficile pour les secteurs de l’industrie manufacturière et de la construction. Nonobstant, la croissance économique suisse en 2024 devrait rester solide. Selon les prévisions actuelles, l’économie suisse pourrait continuer à croître à un rythme modéré mais stable. La Suisse jouit également d’une main d’oeuvre hautement qualifiée, bien que celle-ci se raréfie ces dernières années, ainsi que d’un climat des affaires plutôt propice.

Du côté de l’emploi, la Suisse a maintenu un taux de chômage faible tout au long de l’année 2023, rendant le marché du travail toujours plus tendu. Même si, pour les travailleurs, les opportunités restent intéressantes dans différents secteurs.

En revenant sur 2023, on se souviendra naturellement que le secteur bancaire helvétique a été ébranlé par la disparition du Crédit Suisse, vendue à bas prix à sa rivale UBS, ce qui entraîne des conséquences encore difficilement mesurables près d’une année après. Cet incident a suscité un débat national sur les réglementations en place et la solidité de la position du régulateur financier censé protéger l’économie suisse d’une nouvelle crise bancaire. Il ne faut pas oublier l’importance et la puissance de ce secteur dans notre économie nationale. Il représente tout de même plus de 9% du PIB et joue un rôle clef sur la scène internationale.

Sur une note plus positive, il faut relever la position de leader mondial que la Suisse a su valoriser en matière d’innovation et de technologie en 2023. L’écosystème dynamique de nos startups, de nos centres de recherche de classe mondiale et de l’environnement économique dont nous disposons, a su profiter une fois de plus à l’innovation dans des secteurs tels que la biotechnologie, les technologies de l’information et les énergies renouvelables.

L’un des principaux défis sociaux auquel notre pays doit de plus en plus faire face sont les questions démographiques. A commencer par le manque de main d’œuvre qualifiée, qui, pour être résolu, demandera de vifs débats et passera inévitablement par l’encouragement de la formation professionnelle. Nous pouvons aussi évoquer les enjeux liés au vieillissement de la population qui pousse à bout notre système d’assurances sociales qui devra subir dans les années avenir plusieurs réformes essentielles.

L’UPCF doit à ces membres d’écouter et de comprendre ces défis, locaux comme planétaires, pour prodiguer les meilleurs conseils possibles et offrir des services de qualité. C’est à cela que nous œuvrons.

Patrick Gendre, Président du Conseil d’administration